Genre et création : musiciennes d’hier et d’aujourd’hui, Le Mans mercredi 2 avril 2014

Le Sémi­naire inter­dis­ci­pli­naire « Genre et norme » (Le Mans / Nantes) consacre une séance spé­ciale aux musi­ciennes, hier et aujourd’hui. Avec 2 cher­cheuses du CREIM : Syl­vie Gran­ger et Hya­cinthe Ravet.

Syl­vie GRANGER (his­toire, Uni­ver­sité du Maine, CERHIO UMR CNRS 6258 et CREIM)
« Musi­ciennes d’hier »
Une jeune fille jouant du cla­ve­cin ou chan­tant, oui, c’est “indis­pen­sable dans un salon”, comme plus tard le piano selon Flau­bert. En faire un métier, ma fille, vous n’y pen­sez pas !
Regar­dons au-delà de ces idées reçues : aux XVIIe et XVIIIe siècles, des femmes, plus nom­breuses qu’on ne le croit, sont pour­tant deve­nues musi­ciennes, et pas seule­ment pour l’ornement des soi­rées pri­vées, mais bel et bien en tant que pro­fes­sion­nelles. On exa­mi­nera ici plus par­ti­cu­liè­re­ment deux caté­go­ries de musi­ciennes très dif­fé­rentes, qui offrent un large spectre d’observations contras­tées : les chan­teuses de théâtre (notam­ment de l’Opéra) et les orga­nistes des églises. Dans un cas comme dans l’autre, ces femmes ont fait de la musique leur métier. Com­ment ont-elles acquis la for­ma­tion néces­saire pour y par­ve­nir ? Et exercent-elles ensuite ce métier comme leurs col­lègues mas­cu­lins ?
Mal­gré les méca­nismes d’invisibilisation his­to­rique qui les entourent encore, on connaît de mieux en mieux ces pion­nières d’une pro­fes­sion­na­li­sa­tion musi­cale qui ne va tou­jours pas de soi aujourd’hui.

Hya­cinthe RAVET (socio­lo­gie & musi­co­lo­gie, Uni­ver­sité Paris-Sorbonne, Obser­va­toire Musi­cal Fran­çais et CREIM)
« Musi­ciennes d’aujourd’hui »
Si les femmes sont majo­ri­taires à apprendre la musique dans les écoles et conser­va­toires, et nom­breuses parmi les ensei­gnants, les métiers de la  créa­tion et de l’interprétation musi­cale sont parmi les moins fémi­ni­sés. Les pro­fes­sions musi­cales sont ainsi struc­tu­rées par une divi­sion sexuelle forte des attri­buts et des métiers : plus pré­sentes dans les métiers du chant que dans l’interprétation ins­tru­men­tale, dans l’accompagnement que dans la direc­tion et la com­po­si­tion, les femmes n’exercent pas la musique de manière pro­fes­sion­nelle au même titre que les hommes. Pour­tant, le domaine musi­cal est l’un de ceux dans lequel les femmes ont été parmi les pre­mières diplô­mées du Supé­rieur. Une mixité s’y observe entre pro­fes­sion­nels de longue date et les femmes ont été tou­jours très nom­breuses en tant qu’amateurs. L’entrée des femmes sur la scène musi­cale s’est démo­cra­ti­sée au XXe siècle, mais des obs­tacles demeurent.
Dès lors, quelle place pour les femmes inter­prètes aujourd’hui ? Com­ment se faire accep­ter dans des pro­fes­sions domi­nées par les hommes ? Et que dire de la situa­tion des rares femmes cheffes ?

La date et les horaires ?  Mer­credi 2 avril 2014, 14h — 17h

Le lieu ?  Salle de réunion ESO, Mai­son des sciences humaines et sociales (MSHS), Uni­ver­sité du Maine — ave­nue Oli­vier Mes­siaen, Le Mans (sta­tion tram : “Cam­pus Ribay”, 20 minutes depuis la gare du Mans)

L’esprit de la ren­contre ? Sémi­naire inter­dis­ci­pli­naire « Genre et norme » 2013 — 2014 (Le Mans – Nantes), dans le cadre du Pro­gramme Genre et dis­cri­mi­na­tions
L’’objectif de ce sémi­naire est de per­mettre la ren­contre et le débat entre des chercheur.e.s rele­vant de dis­ci­plines uni­ver­si­taires dif­fé­rentes afin de mettre leurs tra­vaux de recherche, réa­li­sés dans des champs dis­ci­pli­naires et thé­ma­tiques variés, à l’épreuve du concept de genre, en foca­li­sant sur les marges, les mani­fes­ta­tions d’écarts par rap­port à la norme.
Le sémi­naire est ouvert à tout.e chercheur.e ou per­sonne intéressé.e, quel que soit son sta­tut, sur simple ins­crip­tion auprès de Erika.Flahault@univ-lemans.fr
(Plan d’accès : http://eso-gregum.univ-lemans.fr/spip.php?article57)

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