Genre et création dans l’histoire : arts vivants, art de vivre. Appel à communications

12–14 décembre 2013

École des hautes études en sciences sociales, Paris, France

Comité d’organisation : Eli­za­beth Claire (crh-ehess-cnrs), Cathe­rine Deutsch (Univ. Paris-Sorbonne), Raphaëlle Doyon (labex cap, cral-hicsa)

Appel à com­mu­ni­ca­tions (prolongé)

Appel à com­mu­ni­ca­tionsCall for Papers

Les pro­po­si­tions, d’environ 200 mots, doivent être envoyées au plus tard le 20 juillet 2013 à l’adresse élec­tro­nique sui­vante : genre.artsvivants@gmail.com

Site inter­net : http://vivarts.hypotheses.org/

Merci d’indiquer le titre de votre com­mu­ni­ca­tion ainsi que votre nom et éven­tuelle ins­ti­tu­tion de rat­ta­che­ment. Les groupes de tra­vail qui sou­hai­te­raient pro­po­ser unpa­nel de plu­sieurs com­mu­ni­ca­tions ajou­te­ront un titre et un résumé du panel d’environ 250 mots. Les pro­po­si­tions et les com­mu­ni­ca­tions se feront en anglais ou en fran­çais. Une bourse de voyage sera accor­dée à trois candidat-e-s doctorant-e-s ou post-doctorant-e-s qui néces­si­te­raient un sou­tien finan­cier. Merci de nous l’indiquer dans votre dossier.

Argu­men­taire

Si depuis plu­sieurs décen­nies, en France, les dif­fé­rentes dis­ci­plines artis­tiques (lit­té­ra­ture, his­toire de l’art et cinéma, notam­ment) se sont consi­dé­ra­ble­ment ouvertes à l’histoire des femmes, aux théo­ries fémi­nistes et aux études de genre, le dia­logue avec l’histoire des arts vivants (théâtre, musique, danse) reste encore à éta­blir. De ce fait, la pério­di­sa­tion, et les cadres géo­gra­phiques et cultu­rels de cet appel res­tent volon­tai­re­ment ouverts. Nous sou­hai­tons appuyer des ini­tia­tives de recherches, impul­ser des pro­po­si­tions, en évi­tant de res­treindre un champ de recherche amené à s’épanouir dans des direc­tions que les com­mu­ni­ca­tions vien­dront en par­tie cir­cons­crire. Aussi, le péri­mètre des « arts vivants » est entendu au sens large : nous sol­li­ci­tons des recherches sur l’histoire du théâtre, de la musique et de la danse, mais aussi sur le cirque, les cultures popu­laires, les per­for­mances rituelles,  les décors, l’éclairage, les cos­tumes, le maquillage, etc.

Étu­dier les actes de créa­tion au prisme du genre nous confronte à un cer­tain nombre de para­doxes inhé­rents aux arts vivants et nous invite à répondre à une série de ques­tions. Quel rôle joue le corps genré dans l’interprétation ? Com­ment trai­ter la com­plexité de la mémoire de l’événement et de sa créa­tion ? Dans quelle mesure les traces et les lacunes font-elles appa­raître l’histoire gen­rée des arts vivants ? La dif­fi­culté de nom­mer au fémi­nin cer­taines fonc­tions ne relève-t-elle pas d’une divi­sion sexuée du tra­vail de créa­tion ? Enfin, com­ment la construc­tion des iden­ti­tés de genre façonne, et est mode­lée en retour par le contenu des œuvres et les tech­niques d’interprétation ?

Nous pro­po­sons trois axes de réflexion qui répondent au carac­tère éphé­mère des arts vivants et à la com­plexité tem­po­relle de leurs traces éparses et poly­morphes. Le pre­mier, « Gestes et inter­pré­ta­tion », porte sur le moment de l’action et de son incar­na­tion ; le second, « Fabrique de l’art et construc­tion de soi », sur sa mise en dis­cours et en normes ; le troi­sième, « Trans­mis­sion et héri­tages », sur son ins­crip­tion dans le temps.

Axes

1. Gestes et interprétation

Ce pre­mier axe invite à une réflexion sur le geste (théâ­tral, musi­cal, dansé) et son lien avec le corps genré. Nous inter­ro­ge­rons : (1) la notion d’interprétation, d’une tra­di­tion, d’un texte, d’une par­ti­tion, d’une cho­ré­gra­phie, et leur récep­tion ; (2) les méca­nismes qui ont abouti à la dis­tinc­tion et à la hié­rar­chi­sa­tion entre inter­prètes et créa­teurs /créatrices ; (3) la mar­gi­na­li­sa­tion de cer­taines pra­tiques dites fémi­nines, pri­vées ou ama­teures notam­ment, et leur mise à l’écart des défi­ni­tions tra­di­tion­nelles du mot art.

2. Fabrique de l’art et construc­tion de soi

Ce deuxième axe porte sur les repré­sen­ta­tions et la mise en dis­cours et en normes des pra­tiques de créa­tion selon une logique gen­rée. Nous ver­rons la façon dont les créa­teurs et créa­trices se sont positionné-e-s et construit-e-s avec, contre ou en dehors de ces dis­cours. Nous sol­li­ci­tons des études ter­mi­no­lo­giques et des ana­lyses dis­cur­sives qui per­mettent de dis­cer­ner, pour cha­cun des arts, les repré­sen­ta­tions sociales col­lec­tives asso­ciées aux pra­tiques, et/ou aux stra­té­gies de résis­tance aux contraintes et aux normes.

3. Trans­mis­sion et héritages

Dans ce der­nier axe, nous pro­po­sons d’examiner l’inscription mémo­rielle des créatrices/créateurs et de leurs pra­tiques, ainsi que les amné­sies volon­taires et les méca­nismes de l’oubli. Nous ques­tion­ne­rons l’histoire des lacunes, des silences et des pro­ces­sus gen­rés d’invisibilisation dans l’historiographie. Il s’agira éga­le­ment d’explorer les liens entre des « pra­tiques artis­tiques » qui s’inscrivent dans un héri­tage cultu­rel qu’elles répètent et inventent, l’histoire de la construc­tion des savoirs, et la mise en forme des dis­ci­plines aca­dé­miques, elles-mêmes tra­ver­sées par des sté­réo­types de genre.

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