L’explication est toute simple, il suffisait d’y penser, et Denis Havard de la Montagne nous la fournit avec quelques ambages “savoureuses”, sur son site Musica et Memoria qui contient une page consacrée aux femmes et à la musique :
«On parle de La musique, dont la patronne Sainte Cécile est morte décapitée à Rome en 232, et pourtant on trouve peu de femmes, excepté depuis quelques décennies, compositeurs ou connues au même titre qu’un Palestrina, Bach, Mozart, Berlioz ou Saint Saëns ou Franck… A quoi cela tient-il ? Difficile de répondre à cette question ! La plupart des arts (peinture, sculpture…) présente, du moins présentait, cette caractéristique. Les causes sont sans doute multiples : misogynie, relégation de la femme à des tâches ménagères, interdiction d’accès des chanteuses dans les églises, dans les maîtrises, manque d’intérêt, de temps ? Et pourtant la musique peut être enthousiaste, inspirer la haine ou l’amour, arracher des sanglots, sublimer l’esprit. N’est-elle pas en ce sens féminine ? C’est un “cri de la passion” avait dit un seigneur napolitain à Stendhal. Ne serait-ce pas simplement pour ces raisons que la femme étant elle-même naturellement harmonie, rythme, mélodie, c’est-à-dire une partition de musique, ne peut créer, sauf exception bien entendu, étant déjà une merveille de la création? Par contre elle peut être une excellente interprète en raison de sa sensibilité, de son affectivité et de son esthétisme. La musique est “essence intime” pour Schopenhauer, “passion” pour Nietzsche, “désir” pour Freud, “nourriture de l’âme” pour Stendhal, “nourriture de l’amour” pour Shakespeare…»